vendredi 29 avril 2011

L'Autre de Andrée Chédid

Je ne l'ai pas fait exprès, mais le livre que je viens de lire parle encore de tremblement de terre !
C'est l'Autre de Andrée Chédid. Bien sûr je connaissais son fils, et son petit-fils, mais je n'avais jamais rien lu d'elle (shame on me !). Et qui mieux que l'auteur peut parler de son livre ? Ce que je regrette toutefois dans cette vidéo c'est qu'elle révèle la fin du livre...
Un film, que je n'ai pas vu, a été fait à partir de ce livre, par Bernard Giraudeau (pour qui j'ai un faible, ne le dites pas à monsieur de K).

J'ai aimé ce livre. Il est un peu claustrophobigène mais poétique et optimiste !

Un extrait ?
La pente entraîne vers l'eau, vers plus loin. Les pas devancent, tirent hors de soi-même. Il n'y a plus qu'à les suivre. L'univers se décharge de son fardeau, s'entrouvre comme un fruit éclaté.
La mer...
Présente-absente. Jouant à disparaître, à reparaître entre arbres, buissons, rochers. Son odeur et celle des pins s'entremêlent, s'accentuent. La mer, la voilà, sous sa carapace d'émail ; sous sa peau souple saupoudrée d'étain. Rétive. Apprivoisée. Faite pour le creux des paumes, ou bien violente, acharnée. Métamorphose des métamorphoses. La mer...
(...)
Le sentier s'effile, louvoie au bord de la falaise, s'embrouille parmi les genêts, s'évase d'un coup, devient crique, devient plage.

Bon j'ai encore mis trop de liens dans cette page, non ?

photographie de Val Tilu

mardi 26 avril 2011

Vacances !

Madame de K est en vacances (décalées, comme il se doit) (et les vacances décalées sont les meilleures !) et s'amuse à photoshoper pour les à-faire du mois de la mère Castor. Le thème était :

rouleau de printemps

mercredi 20 avril 2011

lecture d'actualité

Avant de commencer, laissez-moi vous faire écouter une belle petite personne : Raphaële Lannadère, alias L. Je suis complétement sous le charme !


Je suis en train de lire un livre qui est, malheureusement, très en phase avec l'actualité : Après le temblement de terre, de Haruki Murakami. C'est un recueil de nouvelles écrit après le tremblement de terre de Kobe en 1995. L'impression dominante à la lecture est l'étrangeté, l'extrême exotisme de l'âme japonaise. Au risque de passer pour une catégorisatrice sauvage, je trouve souvent la littérature russe déprimante, la littérature étasunienne violente, la littérature anglaise surannée. Et bien je trouve la littérature japonaise étrange ! (J'ai déjà écrit sur une lecture japonaise, remember ?) Les personnages ont des modes de pensée qui sont à mille lieues des nôtres je trouve, c'est intéressant à observer !

Citation : (Keisuke, guitariste dans le groupe Pearl Jam, va sur la plage une nuit avec sa petite-amie Junko pour faire un feu de camp)
- Pearl Jam disparaîtra, les feux de camp resteront.
- Ça aussi, on peut le dire, dit Keisuke en sortant une main de sa poche pour passer son bras autour des épaules de Junko. Mais le problème, tu vois, Junko, c'est que moi je me moque complètement de ce qui se passait il y a cinquante mille ans, ou de ce qui se passera dans cinquante mille ans. Mais alors complètement. L'important c'est maintenant. Maintenant. Le monde peut s'arrêter n'importe quand, comment peut-on penser au futur ? L'important, c'est de manger à ma faim maintenant, et de bander maintenant, tu vois. Tu ne crois pas ?

Pour compléter ma lecture (il est de ces coincidences !) j'ai lu un article de l'écrivain (je ne peux pas me résoudre à mettre certains mots au féminin) Hiromi Kawakami sur son état d'esprit après le séisme et le tsunami du mois dernier et l'influence de cet événement sur son écriture future. Elle parle de ce sentiment d'impermanence (on pourrait dire de précarité, d'éphéméritude (éphémérité ? éphémérisme ? enfin le fait d'être éphémère, tu m'as comprise) de la vie, de l'humanité) qui imprègne la culture japonaise.

Citation :
A moins d'habiter dans ce pays, c'est sans doute une chose difficile à croire, mais les Japonais vivent dans la peur d'un violent séisme, qu'ils sont en même temps prêts à affronter.
Tout porte à croire que le sentiment de l'impermanence qui imprègne les Japonais a sa source précisément dans la grâce dont la nature a doté ce pays. Celui qui reçoit un bienfait de la nature doit immanquablement affronter sa cruauté. La nature donne sans compter, de la même façon, elle arrache sans hésitation. L'homme est impuissant à échapper à cette loi.

Illustration 1 : Kitagawa Utamaro - Flowers of Edo 1800
Illustration 2 : Shiro Kasamatsu - Pin sous la pluie sur la colline de Kinokuni-zaka 1938

lundi 18 avril 2011

madame de K est à la masse

Hier je me promène au parc G.B. de M. avec ma meilleure amie qui est en fauteuil roulant. Nous nous arrêtons sur une pelouse pour observer les oiseaux. Lors de notre dernière promenade à cet endroit, nous avons vu de grandes perruches vertes et jaunes, probablement échappées d'une cage quelconque (il paraît que les perruches à collier sont bien adaptées à nos climats et pas si rare que ça en ville).
Tout en scrutant de ses yeux de velours l'horizon insondable, mon amie pose ses mains sur le cercle métallique (en aluminium ?) qui sert à mouvoir les grandes roues du fauteuil et elle pousse un petit couinement si peu mélodieux qui me rappelle le cri orgasmique d'une souris enrouée. "Mes roues vibrent !"
Je mets la main sur sa roue, et effectivement on sent comme une vibration qui chatouille la main.
"Ce n'est pas une vibration, doctifie monsieur de K qui m'épatera toujours (la première fois qu'il m'a vraiment épatée c'est quand il a bien voulu se marier avec moi !), c'est un courant induit".
Nous levons la tête et constatons que nous sommes juste sous une ligne à haute tension.
"La ligne à haute tension crée un champ éléctromagnétique. Ce champ diminue au fur et à mesure qu'on s'éloigne de la source, donc le champ est plus faible en bas de la roue qu'en haut, et cela crée une différence de potentiel dans la roue, et donc un courant induit". Une vraie encyclopédie ce monsieur de K !
Ben m... ça alors ! Je peux te dire qu'on est partis vite fait observer les oiseaux ailleurs !
Cependant, une petite recherche ce matin sur internet me rassure : jusqu’à 5 ou 8 V de tension appliquée entre le groin et les pattes, ni la santé, ni la productivité des porcs ne sont altérées (si j'te jure ! c'est qu'ils le disent).
Plus sérieusement, si tu veux quelques infos sur l'effet des lignes à haute tension sur la santé, tu peux aller voir . On commence par te dire que "RTE est convaincu qu'en l'état actuel des connaissances, aucune relation de cause à effet n'a pu être démontrée entre l'exposition aux champs électromagnétiques d'extrêmement basse fréquence émis par les lignes HT et THT et la santé humaine et animale." C'est qui RTE ? C'est l'entreprise publique gestionnaire du réseau de transport électrique français. C'est un peu comme si Monsanto de disait que les pesticides ne sont pas mauvais pour la santé...

mardi 12 avril 2011

titre (pour Zoë)

Tu connais ces gens qui se targuent d'avoir une orthographe d'extrême-droite et qui griffonnent l'affichette apposée dans l'ascenseur (et j'ai pas intérêt à me louper et à laisser échapper une fôte sur cette page !).
Ces derniers jours, madame de K est allée au musée, le musée du Luxembourg (celui de Paris, pas celui des Ardennes) (et là j'attends le proverbe du jour de JEA), voir une expo très merveilleuse sur Cranach l'ancien.
À l'entrée, une affiche d'introduction explique que "l'oeuvre de Cranach est resitué dans son époque et comparé avec des peintures et gravures de ses contemporains" (ce n'est pas la phrase exacte mais bon, c'est pour l'exemple). Et bien sûr, un petit malin avait griffonné resituée.
Sauf que !... Sauf que "oeuvre" au masculin existe ! ce mot désigne l'ensemble de la production d'un artiste (exemple : l'oeuvre de madame de K est très ancré dans la contemporanéité). J'ai cherché des exemples de mots qui peuvent être soit masculin soit féminin, et j'en ai même fait profiter wikipedia.
Puisqu'on parle de ça (l'errance des genres) j'ai appris récemment que Hermaphrodite était le fils d'Hermès et d'Aphrodite, tu savais ça toi ?

dimanche 10 avril 2011

titre

Avais-tu déjà remarqué que la rue de l'épée de bois est dans le prolongement de la rue de l'abbé de l'Épée ? Marrant non ?
Abbée de l'Épée (Charles-Michel pour les dames) (t'exagères ! c'est un écclésiastique quand même !) (ça fait 2 fois que je blasphème depuis ce matin... ) : un des précurseurs de l’enseignement spécialisé dispensé aux sourds
C'est tout ? C'est tout ! Fait trop beau pour traîner sur les blogs !

lundi 4 avril 2011

les fées sont d'exquises danseuses

Pour mon anniversaire (ben oui, 32 ans ça se fête !) je me suis fait offrir une invitation au concert.

C’était bien ! Très bien ! La seule chose que j’ai regrettée était que les chaussures du premier violon fussent si brillantes. Ça devrait pas être permis de monopoliser la lumière à ce point ! J’ai passé tout le concert hypnotisée par ces chaussures…

À la première partie, il y avait 15 violons, 6 altos, 5 violoncelles, 3 contrebasses, 1 clavecin et des timbales. (oui, je sais, à un moment j’ai un peu perdu le fil de la musique perdue dans mes comptes).
Il y avait trois contrebassistes donc. Et c’était drôle d’observer comme chacun avait une manière bien particulière de tenir son instrument. Il y avait un bon gros nounours qui souriait aux anges mais qui tenait sa contrebasse de loin, l’air de pas y toucher, comme s’il dansait avec la femme de son meilleur ami. Il y avait le petit nerveux qui tenait sa contrebasse fermement entre ses bras, de façon presque violente ou vulgaire, comme pour danser une java avec une gisquette qui aurait une minijupe en satin. Et la troisième (oui, hein, on ne s’attend pas à voir une femme là…) qui tenait sa contrebasse tendrement serrée au creux de son épaule, comme on bercerait un enfant.
Ce fut un week-end placé sous le signe de la contrebasse car samedi nous sommes allés à une conférence-concert à la bibliothèque sur la contrebasse. Le conférencier nous a lu des extraits de "La Contrebasse" de Patrick Süskind, c'était savoureux ! 

À la deuxième partie, il y avait au fond 6 personnes qui ont passé 90% du temps les bras croisés… Quel gâchis ! Bon le timbaliste (on dit comme ça tu crois), je dis pas, il se démenait. Mais y en a un qui a branlicoté 2 ou 3 fois ses cymbales et un autre tapouillé sur un triangle, je te jure : pas plus de 2 minutes dans tout le concert ! Si tu envoyais le cabinet de consulting machin, ils te restructureraient ça vite fait pour faire des économies considérables !

LE truc qui m’étonne à chaque fois à la fin c’est comment une salle de plusieurs centaines de personnes qui applaudit frénétiquement arrive à applaudir en rythme à l’unisson pour rappeler le chef d’orchestre. C’est étonnant ça, non ? Et l’autre qui revient, qui prend son air étonné et modeste, qui fait 2 ou 3 ronds de jambes et qui fait « toc toc » et hop tout l’orchestre reprend un morceau sans qu’il ait rien dit à personne… C’est pas pipeauté ça ? mon œil ! c’est organisé d’avance…

Enfin quand même, j’ai passé un super bon moment ! Quoi ? tu dis que je blablate depuis tout ce temps et que je ne t’ai même pas dit ce que j’ai écouté ? ah mais pardon !
Donc j’ai écouté les fées danser. Enfin juste au début c’est les fées qui dansent, après le timbaliste s’en mêle et ça vire un peu danse des hippopotames, comme dans fantasia (fais gaffe ! augmente pas trop le son de ton lecteur).
L'illustration est de Arthur Rackham, je t'ai déjà parlé de lui, remember ?

vendredi 1 avril 2011