dimanche 31 juillet 2011

Vanitas vanitatum

Madame de K est en vacances et philosophe. Enfin je te rassure, elle philosophe de 8h45 à 9h, ensuite de 9h à 10h elle fait collage, à la manière de Thaddée, mais en virtuel. Et le reste du temps elle prend l'apéro sur la terrasse, ce qui explique qu'elle ne soit pas en état d'écrire sur ce blog.
À bientôt lecteur chéri !

Vanitas vanitatum, omnia vanitas
traduction : même les princesses ont la tourista quand elles vont en Thaïlande, ou un truc du genre

mardi 19 juillet 2011

Mme de K est nature

La nature est un bijou

 
Photographie de droite (détail) extraite (pardon pour la qualité du scan qui n'est pas à la hauteur...) du très beau livre "Carnets d'inspirations textiles" de Catherine Legrand.

La nature est une oeuvre d'art
Photographie monsieur de K

C'est pas moi qui l'ai dit, c'est George Sand. Pour être précise, elle a dit : "La nature est une œuvre d’art, mais Dieu est le seul artiste qui existe, et l’homme n’est qu’un arrangeur de mauvais goût." mais je ne sais pas si je vais la suivre jusqu'au bout...

Et je te signale que moi aussi je suis NATURELLE ! 
Bon, je sais, il n'y avait pas de quoi en faire une page...
Mais c'est les vacances !

Et ne te plains pas trop, j'avais au départ une furieuse envie de te parler de ça...

mardi 12 juillet 2011

Mme de K se régale *

Pour faire te faire mentir, toi qui prétends que je n'écoute que de la musique moisie (© Mlle d'Enfer(t)), et que la musique contemporaine (c'est à dire postérieure à 1791, mort de Mozart) me donne des boutons, il faut que je te raconte mon dernier concert.

Je suis allée écouter Daniel Mille et son quintet. Ils ont joué, entre autres morceaux, Fin d'été. Dans le morceau que je te propose à l'écoute, Daniel Mille n'est pas accompagné par les même musiciens qu'au concert.

Ce fut un régal du début à la fin !

Le son de l'accordéon précis et coupant comme un sorbet framboise, et la contrebasse qui l'enrobe et l'adoucit comme de la crème chantilly (la musique m'évoque toujours des sensations papillaires, j'ai déjà marié Mozart et camembert ou Bach et tarte au citron).

Ces 5 musiciens paraissaient en osmose totale. On aurait dit une bande de copains qui attrapent leurs instruments à l'issue d'un repas où on aurait bien mangé, bien bu, bien ri. Ils se regardent en souriant et prennent visiblement du plaisir.

Les voix du bugle et de l'accordéon s’entremêlent et se fondent comme les deux voix de femme dans le Dixit dominus de Haendel (voilà que je repars dans la musique moisie !...) Le reflet de l'accordéon se déploie démesurément sur les bords incurvé du piano à queue.

Une seule faute de goût dans cet océan de félicité : la chemise du joueur de bugle... la perfection n'est pas de ce monde camarade...

Illustration : the cloud gate (the bean) - Chicago - sculpture de Anish Kapoor - photographie de jmg

* Ça me rappelle une petite histoire rigolote :
monsieur de K à sa petite fille : Mmmm ! il fait beau ! on a bien fait d'aller au parc cet après-midi, on va se régaler !
petite fille de K : Ah bon... t'as pris quoi pour goûter ?

jeudi 7 juillet 2011

madame de K aime l'été

L'été, l'été
Qu'il vienne
Que tu danses sur les flammes de juillet
Frôles les herbes sèches les fleurs fanées

L'été qu'il vienne
Et chauffe nos vieux os
Matins roses et soirées qui s'étirent

L'été qu'il vienne
Et rafraîchisse nos siestes
De pastis translucide
Et enguirlande nos nuits
De cris de grillons

(en réponse à un texte diffamatoire de Zaile, je me sens autorisée à accorder un droit de réponse à l'été)
Illustration : Van Gogh - champ de blé et alouette - détail

vendredi 1 juillet 2011

fraise

Je parle avec C., qui est d'origine chilienne, comme nous sommes des gourmandes nous parlons cassis, fraises, confiture, pâtes de fruits. Et elle me dit "Tu sais que les fraises viennent du Chili ?" Et moi, croyant qu'elle veut juste faire genre (comme dirait mademoiselle de K N°2), je lui dit qu'en Europe on n'a pas attendu après les chiliens pour nous faire connaître les fraises. Et sitôt le téléphone raccroché, je me précipite sur Wikipédia pour vérifier. 

Ben elle avait raison dis donc !...

La fraise des bois était bien connue en Europe depuis l'antiquité, mais la grosse fraise joufflue et juteuse (miam !) est issue du croisement d'espèces américaines. Un botaniste, qui était aussi un marin espion de Louis XIV, a ramené un pied du Chili, ce pied a été planté près d'un autre ramené de Virginie, et dieu sait comment (je ne préfère pas le savoir) ils se sont reproduits. Tout cela se passait à Brest (pas bien loin de Keravel), région propice comme on sait aux mariages contre nature.

Le plus rigolo de l'affaire : tu sais comment il s'appelait le botaniste voyageur qui a ramené les fraises du Chili ? Il s'appelait Amédée François Frézier ! Si ça c'est pas un joli cas d'aptonymie !... Je me suis même demandé si le nom de la fraise ne venait pas de ce brave homme (comme le nom du forsythia vient du botaniste britannique Forsyth, depuis que je sais cela, je sais écrire forsythia) (comment ça je me répète ?). Mais non, fraise vient du latin "fragum / fraga". 

Pi y a un autre truc drôle (mais ça je sais pas si je vais le dire parce que c'est moche de se moquer du physique des personnes) : tu trouves pas que sa trogne, à Amédée, elle est rouge et piquetée comme une fraise ?

Monsieur de K me suggère comme accompagnement musical un champ de fraises des scarabées.


Illustrations : 
1 - Marguerite de Valois (dite reine Margaut) par François Clouet (1572)2 - Amédée François Frézier par un peintre inconnu du 18e