mardi 22 février 2011

L'homme à l'envers

Madame de K lit parfois des romans policiers (récupération d'une partie de la bibliothèque de papa de K oblige...). Elle a tenté Arlan Cobain, pour ne pas mourir idiote. On ne l'y reprendra pas ! Elle a lu aussi "L'homme à l'envers" de Fred Vargas (ce n'est pas le premier livre qu'elle lit de cette auteur) (et elle va arrêter de parler d'elle à la 3e personne, c'est gonflant à force).

J'ai beaucoup aimé ce livre ! L'enquête policière n'est que le prétexte pour accompagner un bout de chemin une poignée de personnages déjantés et hors du commun. C'est savoureux !

Un petit extrait ?
(L'héroïne, Camille, accompagnée de Soliman, un ado qui connait le dictionnaire par coeur, et de le Veilleux, un vieux berger, roule des Alpes vers la vallée du Rhône à la poursuite d'un tueur accompagné d'un loup)
Un peu après Grenoble, la montagne disparut brusquement. On entrait dans les terres ouvertes et, après une demi-année passée dans les Alpes, Camille eut l'impression que des pans de mur s'effondraient de toutes parts, qu'elle perdait brutalement ses appuis et ses repères. Dans le retroviseur, elle regarda s'éloigner ce barrage protecteur, avec la sensation de pénétrer dans un monde béant, dépourvu de toute espèce de cadre, où les menaces et les comportements n'étaient plus prévisibles, pas même le sien. Il lui semblait qu'elle n'était plus étayée par rien de solide (...) Elle jeta un coup d'oeil vers Soliman et le Veilleux. Le berger fixait d'une mine maussade cette étendue sans grandeur et sans limites, qui le dépouillait du soutien de toute sa vie.
- C'est plat, hein ? dit Camille.
- C'est étouffant, dit le Veilleux de sa voix sourde.

Cet extrait décrit exactement à l'inverse, en creux, ce que je ressens quand je vais dans une région montagneuse : enfermement, étouffement. Il en faut pour tous les goûts hein... Mais heureusement que je ne suis pas tombée amoureuse d'un dauphinois (je suis un peu amoureuse d'un gratin dauphinois mais ça compte pas).

(Roscoff - photographie monsieur de K)

18 commentaires:

  1. Oui, c'est bien. Vois-tu, je ne lis pas beaucoup, tu le sais, mais je ne rate aucun Fred Vargas.
    Et la montagne, j'aime bien quand je suis au sommet, parce que, dans la vallée, j'étouffe aussi.

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  2. Ah, c'est amusant ça... je ne m'étais jamais posé la question.
    mais comme le personnage, je suis plutôt dans un cocon quand je suis à la montagne, loin de me sentir écrasée, j'ai plutôt la sensation qu'une force immense veille sur moi.

    Par contre, c'est sûr que si tu mets la montagne en colère, elle peut t'envoyer un gros morceau de rocher sur la tête, et là, tu fais moins la maligne ! (mais bon, les paquets de flotte que peut t'envoyer l'Océan quand il se déchaîne, c'est un peu kif-kif, non?)

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  3. En montagne, on peut entendre cette expression répétée : "crétin des îles"...
    Les pieds dans un océan, par contre, se répand cette autre expression : "crétin des Alpes"...

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  4. J'ai lu tous les Fred Vargas (les policiers en tout cas). Pour l'instant, je lis "Critique de l'anxiété pure" (un titre digne de mon amie Poupoune.
    Pour les "crétins", l'expression "crétin des Alpes" est plus exacte puisqu'une sorte de crétinisme non congénital trouvait sa source dans la carence en iode propre à la vie en altitude. C'est corrigé depuis, on incorpore de l'iode au sel de cuisine.

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  5. C'est la montagne qui m'étouffe, le plat me montre à quel point il y a des horizons lointains. Quand on a pas le moral c'est chouette, parce qu'avoir une montagne en plein l'horizon ça me rendrait neurasthénique ;-)

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  6. Ma doulce et bonne amie me tanne depuis des mois pour que je lise SES Vargas.
    A vrai dire, j'n'étais pas trop tenté jusqu'à cet extrait.
    J'aime bien l'idée d'appui et de repères qu'on perd en arrivant dans la plaine.
    pourtant, la montagne n'est pas que cet écrin protecteur, elle peut être l'obstacle infranchissable, objet d'un défi personnel, vers des horizons tout aussi nouveaux que ceux offerts par les grands espaces, avec en plus, la majestés des hauts reliefs et la surprise d'un nouveau paysage à chaque crête, chaque vallon.

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  7. Moi j'habite le plat pays, plus plat tu meurs - tout près de la frontière hollandaise, tu vois le tableau? Ben ici on voit déjà mercredi l'ami qui va venir te faire une petite visite le dimanche. Alors la montagne je suis addict évidemment - un cirque de montagnes c'est majestueux. Il puis il n'y a pas qu'un paysage de montagne: je conseille de prendre la route Napoléon entre Gap et Grenoble, sublime, où tu passes des Alpes de Haute-Provence au Hautes-Alpes, tu vois changer la montagne plusieurs fois, grandiose...

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  8. Il est bien celui là, il sent le mouton et j'aime les moutons. Bon, j'avais trouvé le coupable tout de suite mais c'est pas grave, je les ai laissé chercher sans rien leur dire, pour ne pas rater la promenade. J'aime tous les paysages sauf les points de vue en haut des falaises parce que j'ai peuuuur. Et la barrière n'y change rien. (c'est vrai que la montagne peut être étouffante)

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  9. Tonton m'a dit tout pareil quand l'est sorti de taule, hier !

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  10. Je ne me suis jamais sentie mal en arrivant en plaine, peut être parce que j'y suis née.
    Est ce qu'on n'est pas juste éternellement insatisfait, à vouloir du plat à la montagne, des boucles quand on a les cheveux raides, une grande blonde avec un petit cul quand ... non, là je m'égare, saint Lazare.

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  11. l'idée même de montagne m'étouffe j'y ai fait qq incursions dans ma vie dont une très remarquée où j'ai passé dix jours à jouer au go sur la terrasse du gite (et juste une visite en voiture le dernier jour qd mm) néanmoins j'ai longtemps cru que j'irais au Népal mais pour y bosser pas pour crapahuter.
    j'aime bien fred vargas
    à cause de vous tous affreux blogamis je lis moins de livres je vous en veux à mort !

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  12. Berthoise >> toujours cette envie d'être au sommet ! ;-)

    Miss Tortue >> donc l'humanité se sépare en deux, ceux qui aiment la montagne et ceux qui ne l'aiment pas...

    JEA >> on est toujours le crétin de quelqu'un ;-)

    Walrus >> ce "Critique de l'anxiété pure" n'est pas un policier alors ?

    Sandice >> une fille du ch'nord qui aime la montagne ça aurait été zarbi ;-)

    Blousse (qui donne son adresse mail à tous vents) >> comme quoi faut toujours écouter sa douce et tendre !

    Marie >> ah ben tu contredis ce que je viens de dire à Sandice... en voilà une fille du ch'nord (et même le nord du nord) qui aime la montagne...

    Mère Castor >> oui, il sent le mouton (et le chien un peu) ;-)

    Isabelle >> donc pour toi montagne = prison ? (je suis pas loin de partager cette sensation)

    Fred >> une grande blonde avec un petit... oh ben non, je suis sure qu'il s'en lasserait vite ;-)

    Zigmund >> oh non !... ne m'en veux pas !...

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  13. Lorsque je regarde par ma fenêtre, enfin n'importe laquelle de mes fenêtres, je vois une magnifique falaise qui change de couleur en fonction de l'heure et de l'ensoleillement et je t'assure, Madame de, que le soir, lorsqu'elle est toute rose (non, pas toi, la falaise), c'est une vraie merveille. Cela étant dit, il est vrai que je suis de la montagne, même de tout près de Grenoble, tu as déjà dû t'en rendre compte sur mon blog, ce qui ne m'empêche en aucune façon d'aimer par dessus tout, en tout cas d'aimer beaucoup, cette île papillon, Karukéra, la Guadeloupe pour ne pas la nommer, mon deuxième pays, mon chez moi et les horizons infinis de la mer... comme quoi!

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  14. MarieNeige >> j'étais sure que tu allais me répondre là-dessus, toi la montagnarde ;-)

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  15. Nous avons beaucoup de points communs Mâme K, Fred V, j'ai tout lu, la montagne j'étouffe et le gratin dauphinois j'adôôôre.

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  16. Bonsoir Madame !

    De l'horizon fermé à l'étendue. Pfffiouuuu ! Quel extrait !
    En reste toute chose !

    mime

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  17. Zoë >> ;-D

    Mime >> grand plaisir de vous voir voyager sur mes modestes pages !

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  18. Ben voilà, pareil... en montagne je somatise, je déprime. L'angoisse de ne pas voir l'après.

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